Les cadres français mieux rémunérés, mais à un coût élevé pour les IAA

Le 17/09/2025 à 17:09 par Adrien Cahuzac

D’après la 4e étude européenne sur les salaires dans l’industrie agroalimentaire coréalisée par le cabinet Leaderia, la France apparaît comme le pays ayant les niveaux de rémunération les plus élevés, mais représentant aussi les coûts les plus élevés pour les entreprises. Un facteur qui pèse sur la compétitivité des entreprises françaises.

 

Les professionnels de l’agroalimentaire en France bénéficient de salaires parmi les plus élevés d’Europe. C’est une des conclusions de la 4 e  édition de l’étude européenne sur les salaires dans l’industrie agroalimentaire*, réalisée par le cabinet Leaderia, membre français de l’International Food Recruitment Alliance (IFR-A). Cette étude, dévoilée le 5 septembre, montre qu’un directeur général y perçoit en moyenne 250 000 € bruts/an, soit davantage que son homologue allemand, mais moins qu’au Royaume-Uni. Les postes en production, qualité ou commerce affichent également des niveaux proches de ceux observés aux Pays-Bas ou au Danemark.

« Cette année, certains pays, comme la Pologne ont rééquilibré le niveau des salaires vis-à-vis des voisins européens. Ce sont des marchés qui ont beaucoup progressé notamment sur la R&D et la nutraceutique. Dans les pays nordiques, les fonctions techniques sont mieux valorisées. En France, ce sont davantage les commerciaux, grâce aux systèmes de bonus », détaille Anaïs Deleau, associée chez Leaderia, responsable du pôle PAI/Ingrédients.

Des fonctions supports délocalisées

En revanche, « la France affiche un coût pour les employeurs des plus élevés », constate Louis-Simon Faure, directeur général de Leaderia. En raison de cotisations sociales importantes, une rémunération brute de 100 000 € coûte en réalité 145 000 € à l’entreprise, contre seulement 116 000 € au Royaume-Uni, révèle l’étude (voir graphique). « Ce facteur pèse lourdement sur la compétitivité des entreprises françaises, notamment face à leurs voisines européennes. Les entreprises françaises partent tout de suite avec des inconvénients pour investir et innover », souligne Louis-Simon Faure. Pour lui, « de plus en plus de fonctions support sont délocalisées, notamment en Pologne, où la culture d’entreprise est très forte. Parallèlement, la maîtrise de l’outil de production en local est quelque chose de très demandée par les candidats. Les entreprises ont intérêt à garder leurs outils de production en France ».

À l’échelle européenne, l’étude montre également une corrélation nette entre niveau de rémunération et indice de prix dans chaque pays. Autrement dit, les salaires les plus élevés s’observent dans les pays au coût de la vie le plus fort, ce qui réduit les écarts de pouvoir d’achat effectif entre homologues européens. À ce titre, certains pays comme la Pologne ou l’Italie, bien que moins bien positionnés sur les salaires bruts, offrent un pouvoir d’achat compétitif pour les cadres.

Adrien Cahuzac

 

*L’étude, réalisée dans sept pays, s’appuie sur les données de plus de 500 000 profils européens, collectées par les cabinets partenaires de l’IFR-A dans des entreprises de plus de 100 employés, tant chez des fabricants de marques que de marques de distributeur. Elle couvre 15 fonctions-clés et prend en compte les bonus, avantages, charges sociales et indices de coût de la vie.

Comparaison de la structure des salaires dans plusieurs pays européens. Le coût total de l’emploi pour les éléments de salaire standard des IAA est le plus bas en Pologne, à 91 368 €, tandis que la France enregistre le plus haut, à 116 027 €, suivie de près par l’Italie. D’autres pays, comme l’Allemagne, le Danemark et les Pays-Bas, se situent dans une fourchette intermédiaire. ©Leaderia
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