La balance commerciale alimentaire française a enregistré un excédent de seulement 361 millions d’euros sur les sept premiers mois de 2025, son plus bas niveau depuis 25 ans, alerte l’Ania.
La France voit son excédent commercial alimentaire fondre à un niveau inédit depuis un quart de siècle. Selon les données communiquées le 22 octobre par l’Association nationale des industries alimentaires (Ania), la balance commerciale agricole et agroalimentaire n’affiche que 361 millions d’euros d’excédent sur les sept premiers mois de 2025.
Un chiffre en chute libre : à la même période, la moyenne des trois années précédentes (2022-2024) atteignait environ 4,6 milliards d’euros, soit une dégradation de 4,3 milliards d’euros en un an.
Selon l’Ania, cette contre-performance s’explique principalement par un retard de 2,5 milliards d’euros dans les échanges agroalimentaires, dont plusieurs secteurs clés sont touchés, comme les boissons, longtemps moteur des exportations françaises, avec un recul de près de 800 millions d’euros. Le déficit des autres produits agroalimentaires s’alourdit également pour dépasser 7 milliards d’euros en sept mois.
L’Ania pointe trois facteurs majeurs derrière cette dégradation : une perte structurelle de compétitivité des industries agroalimentaires françaises face à leurs concurrents européens et internationaux ; des tensions commerciales avec les États-Unis et la Chine, aggravées par un euro au plus haut depuis quatre ans face au dollar, qui pénalisent les exportations et des aléas climatiques répétés et la mauvaise campagne céréalière 2024-2025.
« J’appelle le Premier ministre, et le futur gouvernement, à prendre acte, en urgence, de la situation catastrophique de l’agroalimentaire dans notre pays. Nous ne pouvons plus être à la fois la variable d’ajustement des accords internationaux et subir des décisions françaises qui font que désormais nos entreprises ne sont plus compétitives au sein même de l’Union européenne », a réagi Jean-François Loiseau, le président de l’Ania.
Adrien Cahuzac