Acteur international majeur en agroalimentaire, notre pays a historiquement favorisé l’expatriation des cadres, du grand groupe à la PME. Mais, ces dernières années, les conditions ont évolué.
Sixième exportateur mondial agroalimentaire, la France représente 5 % des échanges mondiaux dans ce secteur. En 2023, les exportations agricoles et agroalimentaires françaises atteignaient 81,4 milliards d’euros, générant un excédent commercial de 5,3 milliards d’euros. Cette forte présence internationale explique la longue tradition d’expatriation de cadres expérimentés à l’étranger.
Mobilité internationale : une réalité stratégique
Les grands groupes sont historiquement présents sur ces marchés internationaux. Pour certains, un passage par la scène internationale est même un prérequis pour accéder aux plus hautes fonctions. Mais aujourd’hui, PME et ETI développent aussi leur empreinte mondiale. Les formes d’expatriation ont ainsi évolué : le contrat classique d’expatrié( e) n’est plus un automatisme depuis déjà quelque temps, lui est souvent préféré un contrat de droit local. Il peut être également remplacé par les Volontariats Internationaux en Entreprise (VIE), voire des VIE multi-entreprises, efficaces pour les PME souhaitant maîtriser leurs coûts. Le secteur agro arrive ainsi en troisième position des secteurs sur la répartition des VIE, après la finance et l’énergie (données Business France 2020) et représente ainsi 13 % des VIE. Face à ces nouvelles pratiques, la capacité d’adaptation des cadres est primordiale. Le développement d’une agilité interculturelle devient indispensable pour s’intégrer dans des environnements professionnels souvent plus implicites et relationnels qu’en France. L’adaptation rapide aux pratiques de travail locales, aux réseaux et aux dynamiques interculturelles constitue un atout majeur.
Réussir son départ et anticiper son retour
Prendre la décision de partir travailler à l’étranger sans avoir pu préalablement se rendre sur place est une démarche complexe pour les candidat(e)s. Elle nécessite de la préparation et des conseils avisés :
Si le poste proposé est sous contrat local, se renseigner sur les conditions et le droit du travail.
Dialoguer avec des salariés déjà installés sur place. S’autoriser un coaching interculturel ou a minima des échanges avec les réseaux locaux.
Organiser des rencontres virtuelles détaillées avec les futurs collègues et partenaires commerciaux.
Les conditions du contrat de travail doivent être minutieusement définies : salaire ajusté au coût de la vie locale, couverture santé internationale privée, gestion des allers-retours annuels, frais de scolarité pris en charge et assistance réglementaire complète (visas, fiscalité).
Le retour en France après une expatriation, particulièrement si elle est longue, doit être également anticipé avec rigueur pour éviter frustrations ou sentiment de déclassement. Il est essentiel de négocier un accompagnement à la relocalisation, un reclassement professionnel cohérent et des aides matérielles au déménagement. Une expérience internationale bien préparée et valorisée constitue un atout stratégique majeur pour l’évolution future des cadres, qu’ils restent dans leur entreprise ou évoluent ailleurs.
L'expatriation reste un levier stratégique incontournable pour le développement des compétences et du savoir-être des professionnels, sans parler, évidemment des retombées positives pour les entreprises. Ces dernières se doivent de construire une politique claire et complète d’accompagnement des mobilités, afin de sécuriser la prise de décision des cadres. Il reste encore des progrès à faire en matière d’accompagnement au retour.
5 clés pour une expatriation réussie
- Avoir un contact précis (salaire, santé, scolarité).
- Effectuer une préparation culturelle approfondie.
- Anticiper proactivement le retour.
- Mobiliser les réseaux avant le départ : Business France, CCI International, réseaux alumni, Chambres de commerce locales.
- Être accompagné familialement est primordial.
Par STÉPHANIE RODIER et l’équipe Manageria

Cabinet conseil en recrutement dédié à l’agroalimentaire depuis 35 ans, MANAGERIA accompagne les PME, ETI et groupes en France et à l’étranger. Notre équipe a déployé une expertise pointue sur les cadres et dirigeants. Afin d’être présents sur l’ensemble de l’écosystème agri-agro, nous avons créé une alliance avec le cabinet SYNOVIVO dédié au secteur agricole. Pour poursuivre les échanges, contactez Cécile Boulaire, directrice de Manageria : c.boulaire@manageria.fr manageria.fr et synovivo.co