Dans l’agroalimentaire, la RSE devient un vrai levier de fidélisation, à condition d’être concrète, participative et alignée avec le quotidien.
Dans un secteur en tension comme l’agroalimentaire, fidéliser les bons profils est devenu un enjeu aussi crucial que celui de les attirer. Or, ce qui motive les collaborateurs à rester ne se résume plus à une grille de salaire. Ils veulent du sens, de la clarté et de la cohérence. C’est là que la RSE entre en jeu : non pas comme un simple discours, mais comme une dynamique vivante, engageante et visible au quotidien.
Une RSE qui se vit, pas juste qui s’affiche
Les collaborateurs ne se laissent plus convaincre par des chartes ou des slogans. Ce qu’ils attendent, ce sont des preuves : réduction des plastiques en production, circuits courts, tri sélectif renforcé, fournisseurs sélectionnés pour leurs engagements RSE. Certaines entreprises vont jusqu’à valoriser leurs déchets avec la participation des équipes terrain ou à réorganiser leur logistique pour réduire leur empreinte carbone. Dans un classement récent des entreprises les plus responsables en France (Le Point – Statista), 13 sociétés agroalimentaires figurent parmi les 250 premiers, tous secteurs confondus. Preuve que des acteurs majeurs s’engagent et en tirent aussi un bénéfice en termes d’image employeur. Ces gestes, même modestes, ont un impact direct sur le moral des salariés, à condition d’être visibles et partagés. Les actions concrètes, bien relayées en interne, donnent du sens au travail et renforcent la fierté d’appartenance. À l’inverse, une démarche purement cosmétique peut générer de la défiance… voire des départs.
Faire de la RSE une aventure collective
Pour devenir un véritable levier de fidélisation, la RSE ne doit pas rester l’affaire de la direction. Les initiatives les plus fédératrices viennent du terrain : comités RSE ouverts, défis interservices, ateliers pratiques, rencontres avec des producteurs locaux. Certaines entreprises organisent des journées dédiées où les collaborateurs participent à la définition des priorités RSE. Résultat ? Un climat interne plus collaboratif, des équipes soudées et une dynamique de progrès durable. Cette implication permet aussi de responsabiliser les équipes et de faire émerger des talents internes.
Soutenir les entreprises dans leur engagement
Des démarches collectives structurantes, comme celles portées par Interbev ou les certifications sectorielles telles que ISO 26000, Engagé RSE (Afnor) et Agri Confiance, facilitent l’ancrage de la RSE dans les pratiques quotidiennes. Elles permettent aux entreprises, même les plus modestes, de structurer leur engagement et d’en faire un vecteur de rétention.
RSE et attractivité dans un marché qui se tend à nouveau
Le marché de l’emploi connaît un retournement : ralentissement des créations de postes, inquiétude croissante face au chômage (Apec, France Travail). Mais dans l’agroalimentaire, la pénurie de profils qualifiés reste structurelle. Investir dans une RSE sincère et visible, c’est donc aussi anticiper les besoins en compétences, sécuriser l’engagement et fidéliser les équipes.
3 conseils pour une RSE qui se vit, se partage et s'incarne
- Une RSE qui fédère, c’est une RSE vécue.
- Impliquer les équipes, agir local, faire simple mais vrai : c’est ce qui donne envie de rester.
- Réduction du gaspillage, sourcing local, labels sectoriels, comités internes… les collaborateurs veulent des preuves, pas des promesses.
Par Elena BODRUNOVA, et l’équipe Manageria
Cabinet conseil en recrutement dédié à l’agroalimentaire depuis 35 ans, MANAGERIA accompagne les PME, ETI et groupes en France et à l’étranger. Notre équipe a déployé une expertise pointue sur les cadres et dirigeants. Afin d’être présents sur l’ensemble de l’écosystème agri-agro, nous avons créé une alliance avec le cabinet SYNOVIVO dédié au secteur agricole. Pour poursuivre les échanges, contactez Cécile Boulaire, directrice de Manageria : c.boulaire@manageria.fr manageria.fr et synovivo.co