« Les JAS, des solutions pour innover dans l’agroalimentaire »

Le 27/03/2024 à 14:42

«  Les entreprises qui viendront aux Journées aliments & santé (JAS) à La Rochelle (Charente-Maritime), les 19 et 20 juin, vont trouver des solutions et des idées nouvelles, ainsi que des partenaires pour développer leur activité, de nouveaux produits et process », explique Philippe Boiron, le directeur du Critt Agro-Alimentaire de La Rochelle. Pour cette édition, il promet des nouveautés, comme une exposition sur l’alimentation du futur du collectif IFoodEA et une collaboration inédite avec le concours Ecotrophelia. Entretien.

 

RIA : Les JAS, c’est quoi en quelques mots ?

Philippe Boiron : C’est un événement convivial pour les professionnels de l’agroalimentaire qui a lieu tous les deux ans, et qui rassemble un millier de participants fidèles. Il est orienté sur la collaboration d’entreprises avec des offreurs de solutions innovantes pour permettre le développement de projets. Cette convention d’affaires génère près de 4 000 rendez-vous sur deux jours, entre des entreprises qui ont besoin de solutions, des fournisseurs d’emballages, d’ingrédients, et des centres de compétences. Cela permet de générer de la collaboration et des partenariats. Ainsi 300 projets ont été lancés il y a deux ans : un tiers à effet immédiat, un tiers dans l’année et un tiers qui se conclut plus tard, notamment en deux ans, le pas de temps des JAS. Nous cherchons à faire du qualitatif, plus que du quantitatif. Ce qui est important, c’est que chaque participant puisse en retirer du concret. Chacun va sélectionner au préalable les offreurs et demandeurs qui les intéressent. Un tiers des nouveaux projets viennent de la découverte d’opportunités que l’entreprise n’avait pas au départ.

RIA : Comment sont nées les JAS ?

P.B. : En 1995, nous avions conçu un événement éphémère, dans le cadre des premières bourses d’échanges liées à l’Anvar, future Bpifrance. Nous voulions montrer aux PME que les démarches nutrition santé étaient un levier d’innovations important. Nous avons fléché des solutions, du conseil et des expertises. C’est une prolongation de ce que fait le Critt Agro-Alimentaire. Ça a tellement bien fonctionné que les entreprises ont souhaité qu’on le refasse. D’une centaine de structures au démarrage, l’événement a atteint le seuil de plus de 1 000 participants, en 2022.

RIA : Pourquoi y aller ?

P.B. : Les entreprises vont y trouver des solutions et des idées nouvelles, des partenaires pour développer de nouveaux produits et de nouveaux process afin de développer l’activité. Elles auront accès à une somme d’informations pertinentes, au travers de conférences, d’ateliers et d’un espace d’exposition regroupant une centaine d’acteurs, proposant des compétences spécialisées et des solutions innovantes. Les participants visiteront également des espaces dédiées aux nouvelles tendances, aux innovations produits et à l’alimentation du futur.

Les entreprises de la région Nouvelle-Aquitaine sont invitées à venir exposer leurs nouveautés en participant à l’opération SO Innovation, qui sera reconduite sur le Sial, en octobre 2024. En parallèle, les participants pourront profiter d’un décryptage des tendances alimentaires internationales, réalisé par Protéines XTC.

RIA : Quelles seront les nouveautés cette année ?

P.B. : Cette année, une exposition prospective autour de l’alimentation du futur sera présentée par le collectif IFoodEA au travers des enjeux sociétaux, humains et environnementaux.

Une nouvelle collaboration entre le concours Ecotrophelia et les JAS se traduira par l’exposition aux JAS des nouveaux concepts de produits conçus par les étudiants de l’enseignement supérieur, et par la remise d’un nouveau prix JAS consacré aux enjeux de la transition alimentaire.

Depuis deux éditions, les JAS s’inscrivent dans une démarche bas carbone. On développe ainsi des solutions visant à réduire notre impact direct. Pour la logistique et les déplacements des participants, on est dans une stratégie de compensation carbone. Ainsi, 2 % du chiffre d’affaires de la manifestation est consacré au financement de projets locaux visant à réduire l’impact carbone de la filière agroalimentaire, via la Coopérative Carbone de La Rochelle.

RIA : Quelle sera la place pour les start-ups ?

P.B. : Outre une table ronde le 19 juin sur les start-ups qui accélèrent la transition végétale, en collaboration avec RIA, nous proposons un village dédié avec La Rochelle Technopole. Nous retrouverons des start-ups innovantes de l’agroalimentaire, de technologies et de développement durable. Une trentaine de start-ups seront présentes dans ce village pour trouver des partenaires et communiquer sur leurs projets. On organise également un atelier pour favoriser les échanges entre start-ups et industriels.

RIA : Les JAS ont-elles vocation à s’étendre dans un futur proche ?

P.B. : C’est un vrai sujet. Notre objectif est d’abord d’assurer un niveau de services et de qualité pour personnaliser le plus possible les ingrédients que l’on y trouve. Le format, on le maîtrise plutôt bien. On sait qu’il est efficace et nous avons engagé une réflexion de développement.

RIA : Cet événement est porté par le Critt Agro-Alimentaire. Quelles sont ses missions et quel est son fonctionnement ?

P.B. : Le Critt s’inscrit dans une logique de transfert pour favoriser l’innovation dans les entreprises. Notre métier est d’accompagner au quotidien plus de 300 entreprises régionales dans leur démarche de R&D, d’innovation et d’industrialisation, avec comme socle : l’apport d’informations techniques et réglementaires, la conception de nouveaux projets, l’assistance coordination, pour un pilotage et une animation efficaces. On réalise un travail de définition et de qualification des besoins en amont. On a une équipe pluridisciplinaire de 14 ingénieurs spécialisés dans différents domaines, sur la qualité et la sécurité alimentaire, les innovations produits et les process, la performance, la nutrition-santé, les transitions alimentaires et numériques, l’environnement... Nous sommes ainsi capables de servir au mieux un projet par une approche pluridisciplinaire complète.

Propos recueillis par Adrien Cahuzac

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