L’industrie agroalimentaire défend ses emplois saisonniers

Si le dispositif du bonus-malus s’appliquait à elles, les IAA seraient fortement pénalisées, particulièrement pour les activités à forte saisonnalité dépendant des cycles agricoles, des fêtes ou de l’été.
L’Ania, via son président Richard Girardot, ainsi que 116 entreprises ou syndicats agroalimentaires ont envoyé une lettre ouverte au Premier ministre, Édouard Philippe, pour protester contre le projet de bonus-malus du gouvernement visant à limiter les contrats courts.
Rappelant que le secteur avait créé plus de 3 000 emplois l’an dernier, ils ont découvert « avec stupeur » cette réforme de l’assurance-chômage qui porte notamment sur les emplois saisonniers. « Ce serait un coup de poignard dans le dos. Toute surtaxation des contrats saisonniers constituerait un risque économique majeur et fragiliserait de manière certaine nos entreprises face à une concurrence particulièrement rude en provenance des pays étrangers, y compris européens. »
« Oui, nous sommes soumis aux cycles de la nature, et c’est une bonne nouvelle », poursuivent-ils, plaçant l’exécutif devant une contradiction – au moins – apparente : « Nous partageons également la volonté de privilégier les activités saisonnières au détriment d’importations ou de productions désaisonnalisées. » Ils rappellent que « 92,5 % des salariés de l’industrie alimentaire sont en CDI et 6,5 % en CDD ». Selon le ministère du Travail, cette proportion était de 12 % en moyenne pour les CDD, en 2017, pour l’ensemble du marché de l’emploi.