Des difficultés d’approvisionnement dans les fruits et légumes transformés

Le 15/11/2023 à 16:22

La filière fruits élaborés veut s’appuyer sur un socle de consommateurs solides avec des volumes stables, pour contourner certaines difficultés d’approvisionnements.

L’inflation et le dérèglement climatique ne font pas les affaires de la filière fruits élaborés. Les producteurs de compotes, de fruits en conserve, de confitures et de fruits surgelés ont été touchés par le prix des pommes, qui a doublé depuis 2021 et par les envolées des prix du sucre. « On ne voit pas d’où la déflation viendra. Nous voulons rester accessibles pour ne pas faire baisser nos volumes, les entreprises rognent donc leurs marges », détaille Adrien Mary, délégué général du groupe fruits de la Fiac.

Derrière ces hausses de prix : des récoltes aléatoires à cause d’épisodes de sécheresse, dont la fréquence augmentera avec le dérèglement climatique. Les récoltes de pommes en Europe en 2022 ont été particulièrement faibles, à l’exception de la France, où celles-ci ont été exceptionnelles. « Les pommiculteurs ont écoulé la majorité de leurs volumes sur le marché du frais, laissant une quantité amoindrie aux industriels de la transformation », explique Adrien Mary. Or, la pomme est l’ingrédient principal des fabricants de compotes (61 % des volumes de la filière fruits élaborés). Une contraction des volumes disponibles à l’échelle du Vieux Continent peut donc rapidement devenir problématique et faire grimper les prix en flèche. Selon FranceAgriMer, le prix de la pomme Golden Sud-Est industrie à 204 € la tonne en novembre 2022 est passé à 331 € la tonne en octobre 2023.

Malgré ces difficultés, les entreprises du groupe fruits de la Fiac ont vu leur production atteindre 718 000 tonnes de fruits élaborés en 2022. « En 2023, on sera en légère croissance », ajoute Adrien Mary, preuve d’une stratégie qui porte ses fruits. En 2022, la production française de compotes a affiché 437 000 tonnes, les fruits en conserve sont à 70 000 tonnes, les confitures se hissent à 166 000 tonnes, tandis que 45 000 tonnes de fruits surgelés ont été produits. La filière fruits élaborés a réalisé en 2022 près de 1,7 milliard d’euros de chiffre d’affaires.

Le secteur compte s’appuyer sur trois axes pour contourner certaines difficultés et surfer sur des tendances qui plaisent aux consommateurs :

  • la diminution ou la suppression du sucre ajouté qui permet aux entreprises de réduire leurs besoins en sucre ;
  • le développement de saveurs aux fruits exotiques ;
  • une diversité de formats d’emballage. « Les coupelles et les pots individuels se développent de plus en plus », indique Adrien Mary.

Valentin Ragot

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