Pourquoi les filières spiritueux et vins d’apéritifs s’inquiètent pour 2024 ?

Le 21/12/2023 à 11:31

L’inflation a considérablement érodé les marges des fabricants de spiritueux et de vins d’apéritifs qui s’attendent à de nouvelles hausses de coûts de production pour 2024, sans possibilité de les répercuter. La situation inquiète les entreprises.

L’inflation met en danger les spiritueux et vins d’apéritifs. C’est le message commun de la fédération française des spiritueux (FFS) et de la fédération française des vins d’apéritifs (FFVA), dans un communiqué du 11 décembre. Selon les professionnels, l’augmentation des prix de leurs produits sur les deux dernières années, de + 4,7 % en moyenne, est restée inférieure à la moyenne des produits de grande consommation (+ 21 % sur les deux dernières années, selon Nielsen). « Les filières ont consenti des efforts importants pendant deux ans pour préserver le pouvoir d’achat des Français », écrivent les deux fédérations dans leur communiqué. Elles redoutent une poursuite des hausses de coût de production pour 2024, alors qu’un tiers des entreprises qu’elles représentent ont présenté des résultats négatifs sur 2023. « Si certains coûts de production se sont stabilisés, tout en restant à des plateaux historiquement hauts, d’autres ont continué leur progression. Les tensions sur les marchés mondiaux ont encore fait progresser le prix du sucre et des bouteilles en verre de 20 à 30 % », détaillent les filières spiritueux et vins d’apéritifs, qui ajoutent que le coût de la main-d’œuvre a lui aussi augmenté, tandis que l’électricité affichait une hausse de 130 % sur les deux dernières années.

Déflation impossible pour 2024

Les entreprises sont prises en tenaille entre des hausses importantes des coûts de production et l’impossibilité de les répercuter vers l’aval de la filière. La volonté des politiques et des distributeurs de déflation pour 2024 effraie les deux secteurs. « Si certains doivent rééquilibrer leur position tarifaire, ce n’est pas notre cas. Et l’année 2024 ne nous laisse pas présager une évolution favorable de nos coûts de production », regrette Jean-Pierre Cointreau, président de la fédération française des spiritueux, cité dans le communiqué.

Valentin Ragot

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